À Trudeau et Higgs de s’accorder

La visite de Justin Trudeau au Nouveau-Brunswick la semaine dernière a fait les manchettes des médias parce qu’il a défendu les droits de certains Néo-Brunswickois, ce qui arrive souvent lors de ses visites. Mais ses commentaires les plus intéressants ont été ceux qu’il a faits au sujet de la réticence du Nouveau-Brunswick à l’égard de nouveaux programmes fédéraux.

Lors de son entretien avec l’Acadie Nouvelle, Trudeau a exprimé sa frustration face à la résistance « quasiment idéologique » à de nouveaux programmes, en pointant du doigt le gouvernement du Nouveau-Brunswick en particulier.

Pour tous les Néo-Brunswickois qui ont désespérément besoin de mesures climatiques et qui souhaitent avoir accès à un logement, à des services de garde d’enfants abordables, à une assurance-médicaments, à des soins dentaires et à des soins de santé reproductive, je dis « amen ».

Trudeau a ajouté que les Néo-Brunswickois ne devraient pas payer le prix du fait qu’ils ont élu, au niveau provincial, un gouvernement conservateur et, au niveau fédéral, un gouvernement « très libéral ». C’était là le choix de la population et celle-ci ne devrait pas souffrir que leurs gouvernements ne travaillent pas bien ensemble. C’est dit.

La résistance du gouvernement du Nouveau-Brunswick – initiale ou continue – à l’aide offerte en matière de logement, de garde d’enfants, d’assurance-médicaments, de soins dentaires, d’action climatique – est difficile à comprendre autrement, compte tenu du degré de besoin de notre population et de notre vulnérabilité croissante au changement climatique.

Trudeau a également parlé des droits des femmes du Nouveau-Brunswick, chose qui ne se fait pas souvent ici ces jours-ci, par qui que ce soit, y compris les femmes, les groupes, et certainement pas par les politiciens. Trudeau a dénoncé le refus du Nouveau-Brunswick d’autoriser les avortements en dehors d’un hôpital, ce qui réduit l’accès et augmente les coûts publics.

Il y a une question sur laquelle Trudeau et Higgs étaient d’accord dans le passé qui n’est peut-être plus vraie : la nomination par Trudeau de l’unilingue Brenda Murphy au poste de Lieutenante-gouverneure. Il y a moins d’un an, les gouvernements fédéral et provincial plaidaient devant la Cour d’appel provinciale contre une décision de la Cour du Banc de la Reine selon laquelle les personnes nommées au poste de lieutenant-gouverneur devaient être bilingues.

Mais la semaine dernière, M. Trudeau a déclaré que les lieutenant-gouverneurs devaient être une force de rassemblement et que cela n’avait pas été le cas ici. Il dit en avoir tiré une « leçon » et regrette que cette nomination ait été source de division. Il n’a pas voulu dire s’il la remplacerait avant la prochaine élection.

Il a été dit que Higgs et Trudeau sont comme l’huile et l’eau. C’est peut-être le cas, sur le plan personnel. Mais il ne s’agit pas ici de l’émission « Occupation Double ». Si Blaine Higgs n’aime pas le gabarit de Trudeau, cela n’a aucune importance. Si Trudeau déteste la politique de Higgs, c’est également dommage. Chacun d’entre eux voulait le poste qu’il occupe, et ce poste consiste à s’occuper de tous les Néo-Brunswickois. Ils doivent s’entendre. Pensez plutôt à l’huile et au vinaigre, qui ne se mêlent pas mieux, mais qui peuvent se mélanger temporairement lorsqu’on les secoue, et qui peuvent rehausser ce que vous servez.

Ce dont le Nouveau-Brunswick a besoin, c’est de la bonne vieille méthode, de la collaboration, de la résolution de problèmes fondée sur des données et moins du recours à des livres saints idéologiques.

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