Rien sur nous sans nous 

On dit que 2024 est une année électorale record parce que la moitié de la population mondiale se rendra aux urnes. Les Néo-Brunswickois en font partie.

Mais surtout on dit que certains résultats électoraux potentiels en 2024 pourraient mettre en péril nos institutions démocratiques, la lutte contre le changement climatique, et les droits de certains groupes – devinez qui – les femmes et les minorités.

C’est en partie parce que les enjeux sont si importants que certains médias envisagent de meilleures façons de couvrir les élections. Moi, je dis que tout changement est bon si ça empêche enfin les journalistes sportifs de prendre la place des journalistes politiques au moment des élections. Si ça peut éviter que le public ne soit réduit à l’état de spectateurs. Pendant les élections, les médias nous radotent « Elle a une longueur d’avance ».  » Il a réussi un coup d’assommoir lors du débat… « . « Les sondages favorisent… ». « Demain de nouveaux sondages devraient nous en dire long « .

Dernièrement, la couverture médiatique des élections nous renseigne surtout sur la position des partis dans les sondages et la position des partis sur des questions qu’ils ont choisies. Peu d’attention est accordée à ce que le public dit sont les enjeux ni à l’analyse des solutions proposées.

Il arrive donc que les gens qui votent ont l’impression d’être des accessoires du « grand événement ». Et si on leur dit que le résultat est « écrit dans les étoiles », les gens finissent par se dire, pourquoi aller voter ?

Nous citoyens ne devrions jamais avoir l’impression d’être des spectateurs dans une élection. À la différence d’une finale éliminatoire, l’enjeu d’une élection n’est jamais seulement de savoir qui va remporter le trophée. Il s’agit de décider quels problèmes et quelles solutions seront les priorités de notre gouvernement.

En un sens, les électeurs sont comme les jurés d’un procès. On nous demande de prendre une décision à partir des informations qui nous sont présentées. Mais qui est chargé de nous fournir ces informations ? On a besoin de savoir plus que le pointage. Il faut que le sujet des campagnes électorales, et de la couverture médiatique des campagnes, soit surtout la capacité à gouverner, et pas seulement de la chance de gagner des divers partis.

 Les médias sont un des piliers de la démocratie. Ils servent d’éducateurs publics, de chiens de garde et de passerelles vers les politiciens et le pouvoir. Mais les médias sont devenus craintifs. Ils ont été poussés à se défiler face à leur rôle. Il faut dire que certains acteurs politiques ont intérêt à ce que les médias ne jouent pas pleinement leur rôle.

Enfin, récemment, certains médias envisagent des façons de faire participer les gens à la définition des enjeux d’une élection, puis de couvrir dans les médias ce que les candidats proposent sur ces questions. Certains nomment cela  » le programme des citoyens « .

La première victoire d’une campagne électorale est la définition des thèmes qui seront abordés dans les médias.

Prenons un exemple fou. Que se passerait-il si quelqu’un essayait de faire porter les élections sur les droits parentaux, ou la taxe carbone, alors que la plupart des gens pensent qu’il faudrait plutôt discuter de sauver la planète ou d’améliorer les services publics ? Comment les citoyens peuvent-ils se faire entendre ?

Ce sont les médias qui doivent nous faire entendre.

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